Lavaré. Olivier Dronne, président du Boucan des arts : « J’ai appris à lever la tête »
Olivier Dronne préside l’association Le Boucan des Arts depuis 2005. Cette année, du 15 août au 15 septembre 2021, la septième édition de son festival est placée sous le signe de « l’empreinte ».
À Lavaré (Sarthe), la septième édition du festival Le Boucan des arts rayonne dans le village depuis le 15 août et jusqu’au 15 septembre 2021. Dès le parking de l’église, des lignes tracées au sol marquent les chemins à suivre. « C’est une œuvre de Jacqueline Caulet, membre de la première heure du festival », indique Olivier Dronne, président de l’association éponyme, avant de montrer la voie vers le « passage » où quelques-unes de ses œuvres faites de récupération jonchent le chemin.
En choisissant de devenir artiste, Olivier Dronne « revient sur son chemin ». De 1993 à 2002, il était à la tête d’une entreprise parisienne dans le bâtiment qui employait soixante salariés. Mais un burn-out en 2003 le rapproche de sa Sarthe natale (il a grandi et fait ses études entre La Flèche et Mansigné, NDLR). Il devient alors agent immobilier pendant dix ans. Entre-temps, il crée en 2005 l’association Le Boucan des arts, clin d’œil au lieu-dit le Boucan, situé à Lavaré, où il réalisait des rencontres d’artistes.
Des tableaux à base de récup’
Le long du parcours en bordure de la Tortaigne, Olivier Dronne conte l’histoire des œuvres. De nombreux bouts de bois sont notamment accrochés les uns aux autres. « Ce sont des vestiges de la bastille brûlée chaque 14 juillet dans le village. Elle est fabriquée par les enfants », retrace l’artiste.
Ses œuvres sont également réalisées à base de récupération, comme ce tableau fabriqué avec des chevrons et une planche « trouvés sur l’Île de Ré », ou cet assemblage de briques de lait, créé pour la Semaine européenne des déchets. Olivier Dronne entend ainsi se « récupérer de [s] on parcours de vie », comme il le rappelle. Un parcours ponctué d’un autre accident, une crise cardiaque en 2008. « J’avais trop la tête dans le guidon, j’ai donc appris à la lever », développe-t-il.
« L’intention est déjà suffisante »
Justement, regarder en l’air permet de découvrir cette immense construction à quelques pas du plan d’eau. Un « théâtre de verdure » qui accompagne généralement l’ouverture de chaque festival, hors période de Covid-19. En plus de la scène, « on a aménagé les gradins avec des bidons récupérés d’une entreprise de Vibraye », ajoute D®nne, de son nom d’artiste. « Le R de mon nom de famille est inséré dans le O, comme une marque déposée », s’amuse-t-il.
Olivier Dronne n’a pas renié son passé pour autant. Devenu adjoint au maire de Lavaré, dédié à la culture, au patrimoine et à l’urbanisme (son ancien domaine), il intervient aussi dans des commissions communautaires sur l’habitat. L’artiste n’est pourtant jamais loin et fourmille toujours d’idées. Son futur projet ? Réaliser une œuvre qui mêle la nature et l’humain. « Même si je ne vais pas au bout, l’intention est déjà suffisante », sourit-il.
Festival du Boucan des arts, du 15 août au 15 septembre 2021, à Lavaré. Hors les murs à Dollon, à la médiathèque de Saint-Calais, dans l’abbaye Notre-Dame-de-Tuffé et prochainement à Vancé. L’ensemble du programme à retrouver sur : https://leboucandesarts.ettrucs.com.